Cette biographie peut être complétée par des anecdotes familiales relevées par un de ses petits-fils.

Pour en savoir davantage: .

Ducornez a vécu sa jeunesse dans la France amputée de l'Alsace-Lorraine et a été marqué par l'ambition de la "revanche" ! C'est ainsi qu'il a été reçu aux deux concours : Saint Cyr et Polytechnique et que l'Artillerie lui semblant moins glorieuse dans le futur combat contre l'Allemagne, il a finalement choisi Saint Cyr
Ça donne déjà une idée du bonhomme !
Il a été nommé à la tête du 19e BCA alors qu'il servait comme capitaine dans un autre bataillon. En septembre 14, au moment de sa nomination, 4 commandants venaient d'être tués à tête du bataillon.
Il a voulu faire une journée entière de "retraite spirituelle" avant de prendre son commandement car sa vie reposait sur sa Foi. Au cours de cette journée et durant une promenade solitaire dans la campagne il a entendu une voix, a t il confié à son épouse , lui donnant ce message clair : "Ne tue pas et tu ne seras pas tué ". Il a donc fait toute la guerre sans tirer un coup de feu mais il avait une canne qu'il brandissait dans les assauts en tête de ses troupes et le ralliement était crié par les soldats : "La canne du Commandant !". Son gendre relatait que la troupe montait à l'assaut ainsi galvanisée et n'a jamais failli ni reculé.
Un genre de "Montjoie Saint Denis" !
Ses états de service montrent que cet engagement n'a pas nui à sa vaillance au combat comme entraineur d'hommes et le nombre considérable de citations dont il a été l'objet le montre ! On peut penser que grâce à cela il a survécu à l'enfer !
Autre anecdote plus drôle : en garnison à Bruxelles après l'armistice, il a cité le "manneken pis" à l'ordre du bataillon avec un texte officiel "remplit sa mission avec une constance indéfectible ... " et l'uniforme qui se trouve dans la garde robe du manneken est celui de son gendre qui était le plus petit du bataillon !!! .
L'époque était sans comparaison avec aujourd'hui et cela me fait souvenir d'une autre anecdote : notre grand pére paternel était général et commandait dans les Vosges. Il s'est trouvé un jour en visite d'inspection au 19e. La journée se passe sans que le général n'adresse salut ni un mot à son fils, aspirant à l'époque. Le seul signe montrant qu'il savait son fils présent fut la dernière adresse à Ducornez au moment de le quitter : "et surtout : pas de favoritisme !"
Je ne pense pas que le commandant ait eu besoin de cette recommandation !!!
Ducornez avait aussi un bon sens de l'humour...
Il avait aussi une méfiance marquée ) pour les médias et la politique.
On retrouve cela dans le récit largement déformé de l'accueil des parlementaires allemands donné à l'époque par le journal l'Illustration qui avait interviewé le capitaine Lhuillier, qui avait aperçu le premier la voiture (dont l'arrivée proche avait été signalée à Ducornez évidemment. La capitaine en question a d'ailleurs été l'objet d'un avertissement pour abandon de poste devant l'ennemi, le cessez le feu sonné par le clairon ne devant pas se confondre avec un arrêt définitif des hostilités.... L'histoire officielle sur novembre 18 est donc un peu en deça de la vérité. Patrick de Gmeline la rectifie heureusement dans son ouvrage sur la Guerre de 14-18.
Ducornez a aussi écrit une "Histoire du 19e bataillon de chasseurs" ...
Notons que Charles de Gaulle fut chef de corps du 19e BCP de 1927 à 1929.

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Sources : S H D , ESM St-Cyr, P de Gmeline

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Créé - Created on 15.01.2024
Mise à jour - Revised on2024