B i e n v e n u e ! !

Révolte ou simple manifestation ?

Le 15 juillet 1881

Saint-Germain des Prés

Le 14 juillet 1881, à l'occasion de la revue de Longchamps, une sortie galette avait été accordée aux saints-cyriens. Ils étaient autorisés à se rendre à Paris à l'issue de la Revue. Quelques élèves appartenant à des familles profondément légitimistes décidèrent de se rendre à Saint-Germain-des-Prés
Étaient concernées la Promotion des Kroumirs 1880-1882 et sa suivante.
Le 15 juillet 1881 où trente-quatre élèves de l’École spéciale militaire assistant, sans pensée politique, à la messe de la Saint-Henri en l’honneur du comte de Chambord furent placés dans l’église en tête des notabilités du parti royaliste ce dont les autorités s’agacèrent. Des trente-quatre, trente et un (des deux promotions 1879-81 et 1880-82) acceptèrent de se dénoncer ; parmi ceux-ci, les noms de quatre d’entre eux, au « carnet de chansons » (c'est-à-dire le feuillet de punitions) déjà trop bien fourni, ne furent pas transmis par les capitaines commandant les compagnies.
En dépit des déclarations faites par le commandement supérieur, il fut décidé, en Conseil des ministres, d’envoyer les « coupables » dans des régiments d’infanterie comme simples soldats. À l’annonce de cette décision, les quatre élèves dont les noms avaient été omis par leurs capitaines, demandèrent et obtinrent de partager le sort de leurs camarades.
En général, ils furent bien accueillis au sein des unité par les officiers. Ils durent leur réintégration grâce à la pression du général de Miribel sur le général Campenon, nouveau ministre de la Guerre.
Les Saint-Cyriens, victimes de la Saint-Henri, « rentrèrent à Saint-Cyr le 5 janvier 1882. .... Ceux qui appartenaient à la promotion de 1879, ne restèrent qu’un an à l’École ; les autres entrés à Saint-Cyr en novembre 1880, ne furent nommés sous-lieutenants qu’au mois d’octobre 1883 »

(Lieutenant-colonel Eugène Titeux, dans Saint-Cyr et l’École spéciale militaire en France (Ed. Firmin Didot, 1898), pp. 524 à 527).

Ils s’appelèrent « promotion de Pharsale ».

Liste des punis de 1881 :
*Xavier de Carroy de La Barre 1879, capitaine réformé
*François de Minette de Beaujeu 1879, chef d'escadrons
*Henri Hébert de Boscol de Bauvoir 1879, colonel de cavalerie
*Maurice Martin de Bellerive 1879, officier d'infanterie, chef de bataillon
*Pierre Cabaud 1879, capitaine démissionnaire, administrateur des Mines d'Alès
*EMA Calmels 1879, sous-lieutenant décède en 1885
*Albert de Chapotin 1879, capitaine de chasseurs alpins
*Roger Teillard Rancilac de Chazelles 1879, capitaine de cavalerie
*HMB Otto de Comminges 1879, sous-lieutenant décédé en 1882
*Clair Charles Delacroix 1879, lieutenant-colonel de cavalerie
*Pierre Ruffier d'Epenoux 1879, général de brigade
*Arthur de Gouvello 1879, général de brigade
*Xavier des Grées du Loup, colonel d'infanterie, Mort pour la France
*Robert de Lambilly 1879, chef d'escadrons
*Jean Alfred Louis de Lattre 1879, chef de bataillon , Mort pour la France
*Alexandre Lian 1879, chef de bataillon
*Ludovic Loubon 1879, capitaine d'infanterie
*Charles Mazuc 1879, capitaine réformé pour invalidité en 1903
*Maxence de Menou 1879, chef d'escadrons
*André Gaborit de Montjou 1879, colonel de cavalerie
*Raoul d'Orival de Miserey 1879, lieutenant-colonel d'infanterie
*Joseph Jochaux du Plessix 1879, colonel de cavalerie
*Calixte Roussel 1879, chef de bataillon, Mort pour la France
*Eugène de Bonniol du Trémont 1879, capitaine de cavalerie

*Henry Bardon 1880, capitaine au recrutement de Toulouse
*Ernest de Cahouët 1880, capitaine d'infanterie
*Jean de Cugnac 1880, général de division
*Étienne Fellert 1880, lieutenant-colonel d'infanterie , Mort pour la France
*Paul Guynemer 1880, capitaine démissionnaire, historien, père de Georges
*Geoffroy de Lambilly 1880, chef d'escadrons
*Jean de Lignières 1880, chef d'escadrons
*Ernest de Pardieu 1880, chef d'escadrons

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