Le curé de Saint-Polycarpe qui eut plusieurs paroissiens victimes ''ad mortem'' de cette tragédie en a laissé une description. Le commentaire du curé prieur de Limoux est beaucoup plus laconique, il tient en deux phrases.
Depuis le terrible incendie du 21 juin 1673, la ville de Limoux n'en finit pas de reconstruire en pierres les maisons détruites.
Au milieu maintenant, se trouve les halles, un immense bâtiment carré, ouvert de chaque côté, formé de huit
grands arceaux de pierre, et soutenu par quelques énormes piliers ronds.
La lourde charpente et sa couverture n’ont pas encore été posées
pourtant, depuis plusieurs mois l’important marché hebdomadaire
s’installe entre les murs de cette nouvelle halle.
Le vendredi 21 octobre 1712 est une journée commerciale particulièrement suivie après la fin des vendanges, à l’approche de la Saint-Martin, et l’événement nous apprend fortuitement que le vendredi est un jour de marché traditionnel ! L’aube a vu arriver une multitude de paysans venant des villages voisins montés sur les attelages les plus divers. La grosse cloche de l’église s’est fait entendre à plusieurs reprises jusqu’à l’Angélus de midi qui vient de sonner. L’animation de Limoux est encore à son comble. Le va et vient est continu entre l’esplanade des Cordeliers où se tient déjà le marché au Bois et la place aux Herbes.
Soudain, un peu avant treize
heures, alors que rien ne laisse prévoir la catastrophe, les clefs de
voûte du grand bâtiment carré se libèrent, les huit arceaux des quatre
côtés s’ouvrent, les murs craquent et s’effondrent sur la multitude
d’animaux, d’hommes et de femmes encore présents. Les mouvements
d’effroi et de panique sont certainement indescriptibles, les cris de douleur sont
insoutenables au milieu de la poussière et des ruines sous lesquelles
vingt-cinq personnes meurent ensevelies, parmi des dizaines de blessés
grièvement atteints. Alors la grande «tercial» de la collégiale sonne à nouveau. Non pas à grande volée, car il ne s’agit
plus d’annoncer l’heureuse prière du jour, mais à coups de tintements
longs et tristes pour faire savoir à tous les hommes valides qu’ils
doivent apporter aux vivants leurs secours. Rien ne nous dit sur les blessés qui moururent dans les jours suivants.
Par ordre d'inhumation, voici les Limouxins victimes de cette catastrophe :
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