Les frères Cambon et la Révolution


Destinées

Pierre
Jean
Pierre François Auguste
Jean Charles César


PIERRE

En 1785, il est à Bordeaux directeur de la succursale Cambon. En 1789, il est à Montpellier où il dirige la section des patriotes de Boutonnet (alors quartier populaire et ouvrier à la sortie nord de Montpellier sur la route de Mende) lors de la fête suivant la prise de la Bastille.
En 1791, il s'engage dans la Garde Nationale de Montpellier où il a rang d'officier. En 1792, il est lieutenant-colonel en Avignon où il a pris part à la réunion du Comtat Venaissin à la France.
En 1793, il apparaît à Cholet où il commande le 4ième bataillon de l'Hérault, manoeuvre politique signée Joseph-Gaspard. En octobre 1793, il est nommé commandant de la place de Cholet après sa reprise aux Vendéens de Stofflet.
Armée de l'An II, Pierre est nommé en mars 1794 inspecteur des vivres à l'armée des Pyrénées-Orientales. En 1795, après la démission de Pierre-Joseph et la tentative d'assassinat sur ce dernier au Pont de la Mosson, il s'enfuit en Espagne. Il reparaît à Montpellier le 12.04.1798 où devant Maître Massal il aliène ses biens à son frère Jean.
Il s'embarque le 17.05.1798 à Marseille pour l'Egypte. Il a obtenu avec son grade de lieutenant-colonel le poste de Trésorier général de l'armée du général Menou, adjoint de Kléber. Il meurt assassiné par un mameluk la même année. Jean hérite de sa part à Launac.



JEAN

Il mena une vie tranquille tout occupé qu'il était par l'administration des biens Cambon. Il fut l'homme de confiance de son père et de son frère Pierre-Joseph amassant par le jeu des héritages le gros du patrimoine familial entre ses mains. En effet en 1798, il hérite de son frère Pierre, tué en Egypte, de sa part de St Jean-des-Clapasses, soit un autre 1/4, et de 1/4 du Terral.
En 1814, à la mort de son père, il hérite de sa part de St Jean-des-Clapasses, soit le dernier 1/4, et de sa part du Terral soit l'autre moitié.
De lui-même le 2.12.1811, avec la dot Méjean, il achète en bien propre le domaine du Pont-de-Lavérune, pour la somme de 52.000 fr. Ce domaine avait été saisi à la ci-devant citoyenne Jeanne-Françoise de Portalés de la Chèze, veuve du ci-devant comte Louis Marie Ferdinand de La Forest-Divonne. Il le revend, le 16.02.1825, à Marie-Adélaïde Hue et ses héritiers pour 55.000 fr ainsi que le moulin de la Mosson (actuellement et en partie propriété Bernard Billet).
Le 13.03.1815, à la clôture de la succession de Joseph-Gaspard, il rachète à son frère Jean-César sa part d'héritage en viager.
Il avait commencé sa vie active en 1785 et ce jusqu'en 1791 comme directeur de la manufacture de Cholet où il se fit remarquer par le développement de l'affaire familiale. Il part alors à Bordeaux pour contrôler le comptoir Cambon. Il revient en février 1794 à Montpellier après avoir fermé " le comptoir de Bordeaux anéanti par la guerre maritime". Au rôle de 1793, la "Cie Cambon" déclarait un capital social de 500.000 livres et versait un dividende annuel de 5.170 livres par associé.
Il gère alors les terres achetées en 1791 et 1793 menant une vie en dehors des jeux politiques et des événements révolutionnaires. En 1796, devant les difficultés économiques et le marasme financier, il se retire à Ganges chez son beau-père Méjean. Il demeure aux pieds des Cévennes jusqu'en 1808. Avec sa femme, calviniste, ils avaient partagé les éducations ainsi: les garçons seraient catholiques, les filles protestantes.
A sa mort en 1828, il laisse un testament enregistré le 5.04.1815 par lequel il lègue les 1200 ha de Launac à Camille, chargé de dédommager ses soeurs, et les 126 ha du Terral à Théodore qui gardera intact son héritage.



PIERRE FRANÇOIS AUGUSTE

En 1791, il remplace à Cholet son frère Jean comme directeur de la manufacture. Il milite activement dans tous les cercles philosophiques de la ville et se fait remarquer par ses idées républicaines et anti-cléricales. En octobre 1792, il est nommé maire de la ville, il n'a que 26 ans. Son activité à la tête de la municipalité est reconnue très efficace.
Le 13.03.1793, il parvient à s'échapper de Cholet assiégée par les troupes vendéennes commandée par Stofflet qui pillent la ville le lendemain. Mais le 15 il est repris et interné par le marquis de Beauveau. Pour quelle raison ne fut-il pas exécuté ? Aucune réponse satisfaisante ne sera donnée. Le 15.04.1793, il s'évade et se réfugie à Saumur. Après la reprise de Cholet par les bleus, il n'apparaît plus aux séances du conseil municipal jusqu'à la fin de 1793. Sans doute trouve-t-il que la sécurité n'est pas rétablie. Le 18.01.1794, il est nommé président du Tribunal révolutionnaire de Cholet où sévit avec lui une maffia montpelliéraine dont le secrétaire est un certain Auteract (rapport avec M° Auteract le notaire de son père?). Au même moment, les colonnes du sinistre Tourreau s'abattent sur la Vendée pour la mettre à feu et à sang. Avec son frère Pierre, commandant de la place, ils n'osent pas s'opposer à la barbarie de Tourreau. Le Tribunal siège sans interruption, c'est la répression. Par exemple on relève que le 24.02.1794, Auguste condamne 138 suspects sur 253 à la guillotine.
Le 7.03.1794, Stofflet reprend Cholet. Auguste réussit à s'échapper et se réfugie de nouveau à Saumur où siège une commission. Celle-ci dirigée par le révolutionnaire Simon enquête sur la perte et la reddition de la ville. La seule faute que Simon réussit à lui reprocher est d'avoir en 1792, alors qu'il était maire, assisté à un baptême en tant que parrain de l'enfant.
En septembre 1795, Auguste revient au Terral, puis achète une maison à Lavérune. Le 1.11.1795, il est élu au conseil municipal de Montpellier où il ne se fait guère remarquer. Que se passe-t-il ? Est-ce la disgrâce de Pierre-Joseph, son passé de montagnard enragé ? Toujours est-il qu'il se fait oublier puisque le 3.08.1800, il prête serment à la Constitution et devient secrétaire de mairie de la commune de St-Jean-de-Védas après avoir occupé des postes et fonctions beaucoup plus brillants. Il y reste jusqu'en février 1806. En 1805, il ajoute à ses activités la charge de percepteur des impôts de Lavérune.
Le 12.12.1806, il abandonne toute activité politique et publique en achetant pour 12.000 fr le domaine de la Colombière (actuellement l'hôpital psychiatrique de Montpellier) où il s'installe et qu'il exploite lui-même.
Le 6.02.1815, il assiste à Lavérune au mariage de Marie Gallot, née le 22.09.1787 à Cholet. Il s'agit de la fille que sa femme, Marie Moulinard, avait eue d'un premier mariage avec le Dr Jean-Gaspard Bouliech de Montpellier. Il adopte Marie le 19.09.1815.
En mourant le 30.05.1821, il laisse à Marie, sa fille adoptive, un capital de 24.000 fr et un domaine évalué 16.000 fr. Ardent révolutionnaire et fervent patriote, il ne s'est pas enrichi.


RAPPEL: le Terral et St-Jean-des-Clapasses/Launac sont des biens nationaux acquis par le père et ses fils respectivement en 1791 et 1793.

JEAN CHARLES CÉSAR

Il n'a que 17 ans lors des événements de Juillet 1789. Jusqu'en 1792, il fait partie de la jeunesse dorée de Montpellier. Du 6.03 au 3.11.1793, il est sous-lieutenant au 11ième Régiment d'infanterie en Avignon. En 1796, il apparaît comme lieutenant à l'Armée d'Italie. On ne sait que peu de choses sur cette période.
En décembre 1801, il acquiert grâce à un à-valoir de son père sur l'héritage, pour 41.480 fr un domaine de 156 ha à St-Jean-des-Clapasses. Il est répartiteur des contributions directes à Fabrègues. Le 28.08.1813, il est nommé conseiller municipal de Fabrègues.
Le 13.03.1815, il vend en viager, à son frère Jean, son bien de St-Jean-des-Clapasses. Il ne semble pas avoir participé à des activités révolutionnaires, il était très apprécié des gens de Fabrègues.

Toutes les sources sur les Cambon sont issues des A.D. de l'Hérault, des A.M. de Montpellier et Cholet, et des sources familiales.

Vos questions, demandes

Sommaire----------- La famille Cambon

Pierre Joseph Cambon


Michel.Chevallier@wanadoo.fr

Mise à jour / Revised 20.02.2012