Assassinat ou suicide ?
Le mercredi 4 juin 1834
Le 4 juin 1834, Charles Lautier juge de paix et officier de police judiciaire est averti par le maire de Gignac de la
découverte d'un cadavre dans un champ de blé situé près de la route de Montpellier.
Accompagné de Monsieur Caffarel, commissaire de police, d' Amédée Roger, garde-champêtre, de Monsieur Regimbeau,
docteur en chirurgie, ils arrivent dans un champ semé en blé au mas d'Aurière appartenant à la veuve Cazalet
née Cellarier devant un cadavre de sexe masculin à moitié dévoré par des carnassiers.
Le sieur Regimbeau après avoir prêté serment procède à l'examen du cadavre. Il trouve une blessure de 6 lignes de diamètre
(2,25 mm la ligne) au-dessus de l'arcade sourcilière, sur la partie latérale droite du coronal, occasionnée par
un corps rond tel une balle provenant d'une arme à feu. En âme et conscience, le sieur Regimbeau déclare que la mort de l'individu
a été occasionnée par lui-même avec le pistolet trouvé sur place.
Le corps est tellement en putréfaction qu'il ne peut être reconnu. Le cuir chevelu de la tête est à part laissant les os
du crane à nu, la jambe gauche est aussi séparée du corps. Les cheveux sont de couleur châtain foncé. La taille du corps est
de 5 pieds deux pouces environ. Il est vêtu d'une veste de velours olive foncé, le pantalon de la même étoffe avec un gilet
rayé fond blanc et une paire de bas bleu à cottes, les souliers sont en bon état, et d'une chemise blanche sur le torax.
A côté du corps, git une casquette rouge couverte d'une toile cirée et sans visière. Aux pieds est retrouvé un pistolet
de poche ancien modèle avec le chien abattu et dont le canon a été séparé du bois, un sac de chasse contenant une poire
de poudre et deux petits sacs de plombs, un tournevis, un petit couteau, un mouchoir de linge doux dans lequel est enveloppé
un morceau de pain moisi et une tranche de jambon, une feuille de chanson saint-simonienne .
Sur le sac, il est écrit " Vive la République ".
Dans la poche du gilet est retrouvé une pièce de 5 francs, une pièce de 50 cts, deux pièces de 10 cts, deux pièces de 5 cts
et une pièce de 2 cts billet . De la poche de la veste, sont extraits un mouchoir quadrillé fond blanc marqué des initiales
I.V. , un petit couteau, un paquet d'amadou.
Le procès-verbal est transmis au procureur du roi à Lodève et le permis d'inhumer est délivré par le juge qui demande à la mairie
de conserver les objets trouvés pour servir de pièces à conviction le cas échéant.
Accueil
![]() |
Les victimes
![]() |
La catastrophe de 1738
![]() |